INTERVIEW DE FREDERIC MAKOWIECKI PAR E.I.

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  • Le 02/04/2014
  • Dans WEC

Comment se passe l’acclimatation chez Porsche Team Manthey ?

 « Je prends beaucoup de plaisir au sein de l’équipe. L’ambiance est vraiment bonne et l’état d’esprit parfait. J’ai pu voir en essais que la Porsche 911 RSR est une très bonne auto. Il est clair qu’elle est bien née depuis ses débuts à Bahrain l’an dernier lors de la finale FIA WEC. Le potentiel pour être dans le match face à la concurrence est bien là, mais ce n’est pas pour autant que ce sera une partie de plaisir. »

D’autant plus que les Porsche 911 RSR restent sur deux victoires aux Etats-Unis…

 « La philosophie du Tudor United SportsCar Championship est différente de celle du FIA WEC. Aux Etats-Unis, il faut savoir répondre présent au bon moment et gérer au mieux les neutralisations. On a pu voir à Sebring que la partie n’a pas été facile. En FIA WEC ou en Europe, si tu manques de performance à un moment ou à un autre, cela peut rapidement te condamner. »

Tu es le seul pilote à bien connaître les trois autos qui roulent en GTE-Pro. Est-ce un avantage ?

 « Pas vraiment ! Cela me permet juste d’avoir une expérience la plus large possible. Chaque année, les autos évoluent légèrement et chaque marque a de sérieux atouts dans son jeu. Il faudra s’adapter et ne pas s’affoler. On a un bon package et j’ai hâte de partir à la bagarre. Certes, il n’y a pas énormément de voitures en GTE-Pro mais elles sont toutes magnifiquement pilotées. Les ravitaillements seront cruciaux et il ne faudra pas rater la bonne fenêtre sous peine d’être distancé et de ne pas pouvoir revenir. La catégorie GTE est l’une de mes préférées car elle demande de la rigueur et du professionnalisme. »

En plus de briller en FIA WEC, il y a aura les 24 Heures du Mans. Un gros morceau en perspective…

 « Le Mans est important pour tout le monde. On ne peut que regretter le forfait des deux SRT Viper GTS-R. Les deux Corvette C7.R seront de sérieuses prétendantes à la victoire. Pour Porsche, l’objectif sera de rééditer la performance de 2013. L’édition passée a été très difficile pour tout le monde, aussi bien sur le plan de l’ambiance que des conditions météorologiques. On aura deux courses pour monter en puissance et arriver fin prêt pour la grande classique de l’année. »

Tu as été très discret cet hiver. Que peux-t-on dire de cette discrétion ?

 « J’avais quelques détails à régler et j’ai souhaité faire les choses comme il le fallait. Maintenant, je suis prêt à débuter cette campagne 2014. J’ai soif de courses… »

En arrivant chez Porsche, tu reviens à tes premiers amours. Une façon de boucler la boucle ?

 « Tout le monde  a encore en mémoire mon titre en Porsche Carrera Cup France en 2010, mais mes débuts sur une Porsche remontent à 2001 en Coupe de France GT. J’ai disputé mon premier championnat sur une Porsche et cette marque représente beaucoup pour moi. C’est le constructeur de mes débuts. C’est avec Porsche que j’ai connu mes premières sensations en sport automobile. Cela n’a pas pu se faire plus tôt. Je suis ravi d’intégrer la maison Porsche. »

Le FIA WEC sera ton unique programme ?

 « Oui ce sera mon programme unique. Je souhaite faire les choses bien, tout comme Porsche. Il ne faut pas passer à côté de la saison. Je n’ai jamais pu jouer le titre FIA WEC à 100% et je compte bien prendre ma revanche. Les deux Porsche 911 RSR seront bien au rendez-vous. »

Tu découvres un nouveau coéquipier avec Marco Holzer. L’entente est bonne ?

 « Marco est très ouvert. Il connaît parfaitement la marque, ce qui pour moi est un atout. La communication entre nous est parfaite. On fait notre travail avec rigueur. Cela renforce l’amitié franco-allemande (rires). »

 Justement, on peut dire qu’il y a une French touch chez Porsche…

 « Romain (Dumas) a ouvert la voie après les Bob Wollek ou Yannick Dalmas. Patrick (Pilet) est arrivé en 2008, et maintenant c’est mon tour. Cette saison, il y aura quatre Porsche officielles en FIA WEC et trois d’entre elles auront un Français dans l’équipage. Une belle preuve de confiance. »

Malgré ton départ du SUPER GT, tu suis toujours le championnat d’un œil ?

 « J’ai suivi les premiers essais avec les nouvelles autos 2014. Les chronos ne sont pas très significatifs car les trois constructeurs font leurs débuts avec leurs montures. En 2013, nous étions légèrement en retrait avant de monter en puissance au fil des meetings. Je fais confiance à Dome et Naoki (Yamamoto) pour aller chercher les positions de tête. Michelin pousse fort pour aller reconquérir le titre. Je pense qu’on en saura plus sur le niveau de chacun au début de l’été. Je souhaite tout le meilleur possible à Dome et Honda pour cette saison à venir. J’ai passé de très bons moments à leurs côtés. »